
Pourquoi faire une différence entre le gain et le volume, puisque tous les deux nous agrémentent notre niveau d'écoute. Il est vrai sauf que :
Un gain : est avant tout un réglage que l'on produit plutôt à l'enregistrement. C'est le niveau et donc la dynamique que l'on va donner à la captation sonore. D'ailleurs comme il l'est largement décrit dans un autre article de ce blog, plus le niveau de gain sera élevé (mais attention de ne pas saturer), plus le son aura de la définition. Autrefois, lors de l'ère analogique, nous luttions contre le souffle généré par les micros, les préamplificateurs et surtout la bande (rapport signal/bruit) ; de nos jours, à l'ère du numérique, on joue sur le nombre de mots (ou de points de définition si vous préférez), pour avoir le maximum d'informations dans le fichier audio.
Ce gain est maintenant inclut dans des logiciels de montage, dont les 3 majeurs, Avid Media Composer, Apple FinalCut, Adobe Premiere... mais il s'agit d'un gain "post-enregistrement" qui permet la plupart du temps de compenser par des algorithmes numériques un niveau de signal (un niveau sonore) trop faible à l'enregistrement. Dans le cas d'un niveau trop faible, on augmente le gain... par contre, même si la fonction est possible, il y'a peu de sens à diminuer ce gain puisque par principe on réduit alors le nombre d'informations constituant le fichier audio enregistré et donc... sa définition.
Un Volume : intervient toujours post-lecture, c'est à dire que le fichier est lu à niveau nominal (donc à son niveau de gain), sur lequel on applique un niveau d'écoute dans la console de mixage. Autrement dit on ajuste sa place dans le niveau d'écoute général sans en altérer la source et donc sa définition ! De plus sur une même piste on peut produire différents niveaux de volume, à l'intérieur d'un même clip audio ; cela s'appelle de l'automation ou des "keyframes" dans certains logiciels de montage. Autrement dit c'est plus le paramètre à utiliser si le besoin ressentit est juste d'adapter niveau d'écoute du clip audio. Il est à privilégier lorsque le ou les clips audio sont lus trop forts par rapport à un niveau d'écoute donné.
Pour résumer : le gain audio n'est à utiliser que lorsque l'on manque de niveau sur une source enregistrée. C'est pour compenser finalement un "défaut d'enregistrement". Il est rarement utilisé pour baisser le niveau (cela ne doit être que de rares cas d'exploitation et c'est souvent l'ingenieur du son qui intervient). Le volume quant à lui est le paramètre permettant d'ajuster le niveau d'écoute, notamment à l'étape de montage images pour éviter de gosses sautes de sons toujours aussi suprenantes que désagréables.
Alors que transmettre dans les TimeLines exportées depuis un logiciel de montage ?
Les deux. En post-production audio nous avons maintenant des outils (tels dans Avid Pro Tools HD dont nous sommes équipés) qui permettent soit de prendre en compte chacun de ces paramètres soit de les filtrer (pour retrouver les niveaux d'origines). Mais pour notre cas à audiopostprod.com, les ajustements de gains produits au montage permettent de nous indiquer les endroits où au moment du montage le monteur et/ou réalisateur ont été perturbés par le signal à la source.
Le volume, si employé en tant que tel, nous permet aussi parfois de comprendre certaines intentions : par exemple ce qui doit figurer au premier plan sonore, ou être mis en valeur, de ce qui est secondaire.
L'audio est avant tout des sensations - nous entendons par là que ce n'est pas de la matière palpable ou facilement descriptible -, et nous ne l'oublions jamais, même si les oreilles de l'ingénieur du son sont ses premiers outils des petites indications de ce genre peuvent changer la perception ou les idées de direction où travailler.